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Saint André
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12 mars 2009

1 an Aprés

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Article du Journal de l'Ile de la Réunion Lundi 9 mars 2009


Bilan d'un an dans les neuf municipalités qui ont changé de majorité en mars 2008

C’était le 16 mars dernier. La large victoire du jeune Éric Fruteau sur Jean-Paul Virapoullé avait sonné comme un véritable coup de tonnerre dans le ciel politique de Saint-André. Un an plus tard, quel est le bilan de la nouvelle équipe municipale ? Comment va le moral des Saint-Andréens ?


Les promesses
:

Lors de la campagne électorale des municipales en mars 2008, Éric Fruteau et son équipe s’étaient engagés sur plusieurs points. Il suffit pour se les remémorer de rouvrir son journal de campagne. Ses principales promesses sont :

- L’aménagement du territoire (déplacement urbain, logements, traitement des déchets, développement des énergies renouvelables, protection contre les crues...). Objectifs : refaire de Saint-André la première ville de l’Est.

- Le développement économique (pépinières d’entreprises, tourisme, filières agricoles...). Objectifs : dynamiser le tissu économique et social, soutenir le développement des filières agricoles, valoriser les atouts touristiques.

- L’épanouissement humain (éducation partagée, sport, culture, aide à la personne, sécurité...). Objectifs : faire de la solidarité un maître mot, faire réussir nos enfants grâce à une éducation partagée, s’intégrer par le sport et la culture, restaurer la sécurité par une politique de prévention.

- La démocratie locale et la citoyenneté. Objectifs : écouter, entendre et servir la population, rétablir le droit dans le fonctionnement municipal, mieux vivre ensemble en développant la vie associative et la vie de quartier. Autres promesses du candidat qui, depuis, a été élu maire : “en partenariat avec l’Europe, l’État, la Région, le conseil général et la Cirest, nous lancerons de grands chantiers tels que le désenclavement de la commune, la route de moyenne altitude, le Tram- Train... “

“Un changement qui tarde à se manifester”

La meilleure façon de prendre la température est d’aller sur le terrain et d’échanger directement avec les administrés quels qu’ils soient : hommes, femmes, jeunes, moins jeunes, riches, pauvres, noirs, blancs, gros, maigres. C’est ce que nous avons fait en les abordant au hasard dans la rue, devant la boutique ou à l’ombre d’un “pied d’bois” dans divers quartiers de la commune. Nous avons aussi sollicité quelques présidents d’associations culturelles, sportives ou économiques, des commerçants, des chefs d’entreprises, des gros patrons. Tous sont OK pour parler, mais uniquement sous couvert d’anonymat. Pas question donc de s’exposer publiquement dans le journal. Un peu comme s’ils craignaient à la fois le pouvoir en place ou ceux qui pourraient un jour  revenir aux affaires. C’est fou ce que les électeurs peuvent avoir peur de ceux là mêmes qu’ils installent aux manettes. Ils n’ont pas encore compris que ce fameux pouvoir, ce sont eux qui le font. Ou le défont. Ce sont eux qui détiennent les clés d’une majorité. Force est de constater

qu’une fois passée l’élection, le peuple redevient mouton, a peur et courbe l’échine devant le pouvoir en place. Même les plus “grandes gueules” se la bouclent lorsqu’il s’agit de parler à visage découvert. C’est encore plus flagrant à l’échelle communale où règne une véritable omerta. Dans toutes les communes. Sans exception. Nous nous contenterons donc des témoignages anonymes pour tenter de dresser un bilan d’un an dans la commune de Saint-André.

“Que pensez-vous du changement, un an après ?”. Nous avons posé la question aux Saint-Andréennes et aux Saint-Andréens. Tout d’abord à quatre “gramounes” qui discutaient, vendredi après-midi, à l’ombre d’un pied de longanis, du côté de Petit- Bazar. En guise de réponse, nous avons eu droit à deux-trois mots et à un geste du doigt. “Le changement, c’est ça”, répond un des quatre “anciens” en nous montrant l’état dégradé du bitume sur la route qui mène vers le centre-ville. “Quel changement ?”, s’interroge non sans ironie un autre gramoune. “Tous les mêmes, zot i travaille pou zot poche... Avant z’élections, zot i vient plèr devant out porte, après z’élection quand ou rode à zot, i trouve pi, i éteint téléphone et i enferme à zot à double tour dans zot bureau”.

“LA VILLE TOUJOURS AUSSI SALE”


Un peu partout dans la commune, la tendance semble être à une certaine déception.“Avant quand ou l’avé besoin de voir le maire, ou té ça va dans sa cour, maintenant i faut prend rendez-vous au moins 5 à 6 mois avant et, encore, ou lé même pas sûr rencontre à li”. Nombre de personnes interrogées retiennent surtout de cette année écoulée à la mairie de Saint-André,“tous les contrats aidés qui n’ont pas été renouvelés”. Un peu comme si ce changement tant attendu n’a pas été à la hauteur de leurs espoirs, qui étaient si grands. “La nouvelle municipalité n’a pas encore de ligne politique claire. Dans le domaine associatif par exemple, c’est le flou total. Les subventions sont suspendues. Pour l’instant, on patine... D’une façon générale, le changement tarde quelque peu à se manifester”, explique un responsable d’association. “La ville est aussi sale qu’avant, les herbes de plus en plus grandes tant au centre-ville qu’au parc du Colosse et même dans les quartiers, le centre commercial est toujours aussi crade", constate un administré. “Le nouveau maire a viré des employés pour embaucher ses militants. Il a dit que la commune n’a plus d’argent, mais cela ne l’a pas empêché d’étoffer son cabinet avec de nouvelles recrues bien rémunérées, y compris le nouveau DGS”, fait remarquer une quinquagénaire, pas contente, dont une des filles a été “remerciée” par la commune. “Je pense que le maire et son équipe mènent un travail qui n’est, pour l’instant, pas visible dans la vie quotidienne. Il faut remettre de l’ordre dans les finances, tout remettre à plat pour repartir sur des bases nouvelles aussi bien au niveau de la méthodologie du travail qu’au niveau de la mentalité de la population”,précise un commerçant de la place, qui se dit conscient “des multiples difficulté auxquelles doivent être confrontés les nouveaux arrivants qui découvrent la gestion politique dans une mairie où, faut-il le rappeler, le pouvoir était dans les mains d’une même personne depuis 36 ans. Forcément, ça doit laisser des traces... Mais le maire a encore 5 ans pour faire ses preuves”

Yves Mont-Rouge

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