Les ordures ménagères ne sont plus ramassées

Article et Photo de CLICANOO.RE publié le 20 avril 2010

Les ordures ménagères ne sont plus ramassées

Les employés de la Sépur sont en grève illimitée depuis hier. Ils dénoncent des retards dans le versement de leurs salaires, des problèmes de mutuelle et des indemnités journalières “maladie”. Et attendent l’arrivée de métropole du directeur…

Ça va sentir mauvais dans les rues de Saint-André et dans le cirque de Salazie… L’attente risque aussi d’être longue -pour les habitants-car le directeur de la Sépur (Youri Ivanof) vit en métropole et on ne sait pas trop s’il sera à la Réunion aujourd’hui, demain ou plus tard. Et son représentant local (Max Buchle) n’a aucun pouvoir… Tout se décide donc de “l’autre côté la mer” ! Le siège de la Sepur est à Paris. C’est cette entreprise métropolitaine qui a remporté le marché d’appels d’offres de la Cirest pour le ramassage des ordures sur Saint-André et le cirque de Salazie. Au détriment d’une société réunionnaise qui avait fait pourtant une offre moins onéreuse… Un choix qui suscite bon nombre de commentaires. Et notamment chez un élu de la Cirest, Georges Parvedy. Il aurait été le seul à voter contre l’attribution de ce marché à la Sépur. “Maintenant, on voit le résultat. Il y a un problème et il faut attendre une décision de Paris. En quatre mois, Saint-André a reculé de cinq ans en matière de propreté. Si on continue, on va reculer de trente ans”, annonce-t-il. En ce moment, les avions ne peuvent pas décoller… Maintenant, c’est aux élus qui ont voté pour cette entreprise de prendre leurs responsabilités”, lâche-t-il, visiblement amer. Depuis quatre mois, la Sépur ramasse les ordures ménagères, les encombrants, les déchets verts et depuis peu les contenus des bacs jaunes sur Saint-André et Salazie. Mais voilà, plus rien ne fonctionne depuis hier. 100% des employés -anciens salariés de Véolia et de Mascareignes Environnement- sont en grève. Un mouvement lancé par trois syndicats : la CFDT, la CGTR et la CFE-CGC, représentés respectivement par Pierrot Ramsamy, Lucien Ramaretty et Jean-Pierre Leste. Les griefs ne manquent pas contre cette direction parisienne et concernent surtout les finances. D’abord le salaire. Il est versé aux alentours du 5-6 du mois. “Avant, le 28-29, l’argent était sur les comptes”. Pire, en intégrant la Sépur, les employés ont perdu leurs “primes” d’ancienneté. Autre grief : la mutuelle. “Les médecins de la Réunion refusent de prendre notre carte de mutuelle. On doit tout payer et attendre les remboursements”. Pire : en cas d’arrêt maladie, les salariés perdent une partie de leur salaire. Il n’y a visiblement pas d’accord entre l’entreprise parisienne et la Sécurité sociale afin de maintenir le salaire en cas d’arrêt maladie. L’un des employés fait d’ailleurs remarquer qu’il a perdu “deux semaines de salaires” dernièrement. Les délégués du personnel disent attendre également la réunion de “négociations annuelles obligatoires”. Aucun camion de ramassage n’est sorti du site du chemin Fantaisy hier. L’an dernier, ce sont les salariés de la Sépur à la Possession qui avaient cessé le travail pendant quinze jours. Il se disait hier qu’ils pourraient bien venir soutenir leurs camarades de l’Est. “On demande à la Cirest d’intervenir”, indiquaient les syndicalistes à l’issue de ce premier jour de conflit. Une grève qui continue aujourd’hui…

Juliane Ponin-Ballom