Eric Fruteau “Grand diseur, petit faiseur”

Article de CLICANOO.COM | Publié le 31 mars 2009

Saint-André : Eric Fruteau

"Grand disseur, petit faiseur"

Pendant plus de deux heures, hier soir, au conseil municipal de Saint-André, le maire Éric Fruteau et son opposant Jean-Marie Virapoullé ont refait le passé en se traitant mutuellement de “grand diseur et petit faiseur”. Comique !

On aurait dit une comédie burlesque. Et pourtant, il s’agissait de budget de la commune. Une bataille de chiffres avec retour dans le futur ou voyage dans le passé. Le 3e adjoint s’est livré à une explication de texte relativement claire et manifestement bien préparée. Le délégué aux Affaires économiques a détaillé le budget primitif 2009 estimé à un peu plus de 116 millions d’euros, soit 67,3 M€ en Fontionnement et 48,8 M€ en Investissement. “Nous dégageons un excédent de 2,5 M€. En 2007 cet excédent était de 678 000 €”, a-t-il fait remarquer, avant de rappeler que “les impôts n’augmentent pas” et que “la majorité travaille à mettre en place un certain nombre d’arc-boutants pour consolider les fondations de la maison saint-andréenne encore très fragiles en raison d’un lourd héritage”. Selon Alain Aquiliméba, “Malgré le contexte de crise et la diminution de certaines recettes”, la commune investira : 9,4 M€ pour les aménagements et le développement du teritoire ; 5,7 M€ pour le sport, la culture et la vie des quartiers ; 4,1 M€ pour la réussite scolaire et 1,5 M€ pour la modernisation des services publics. Au niveau des dépenses de fonctionnement, elles devraient baisser de 5% grâce à des économies faites sur les carburants et les télécommunications. Pour les autres budgets, le 3e adjoint a rappelé les chiffres : 3,4 M€ pour l’eau (contre 1,2 M€ en 2008) ; 12 M€ pour les eaux usées dont 10 M€ pour une nouvelle station d’épuration ; 13 000 € pour le budget fossoyage. “Un budget primitif pragmatique, responsable et rationnel”, a insisté le rapporteur.

“Hôtel flottant...”

“Vous maquillez la réalité”, a répliqué Jean-Marie Virapoullé en contestant point par point le budget communal et en déplorant que les 2,5 M€ d’excédent soient injectés en début d’année dans le budget communal. “Un mauvais choix, une faute politique, a-t-il fustigé en ciblant l’augmentation de la dette par habitant. Selon lui, “le budget a progressé en fonctionnement de 4 M€. Il n’est pas tourné vers l’humain, rien n’a été fait pour les contrats aidés, les terrains sont bradés... Vous avez augmenté de 60% vos indemnités, c’est indécent. C’est un budget de casse sociale et de regression économique”. Le maire Éric Fruteau, chiffres à l’appui, a remis son opposant à sa place : “Au niveau de la dette par habitant nous sommes en 2009 à 1 024 € alors qu’en 2006 vous étiez à 1 098 € et à 1 292 € en 2005... Concernant les dépenses d’équipement brut par habitant, nous sommes à 408 €, vous étiez à 174 € en 2006 et à 306 € en 2007... En parlant de terrains bradés, qu’avez-vous fait vous des terrains derrière la cure ? Ceux de la Cressonnière ou encore de Bras-des-Chevrettes ?”. Virapoullé a ensuite traité Fruteau de “grand diseur et de petit faiseur”. Mais le maire lui a retourné le compliment en lui rappelant “les grandes promesses jamais réalisées” de son papa ou de son oncle (hôtel flottant à Colosse, restaurant de haute gastronomie à la Maison Valliamée, modernisation du Bazar du centre-ville, un port à Grand-Canal, une usine à chaussures ou à savon à Ravine-Creuse...). Jean-Marie Virapoullé a alors qualifié le maire de “petit dictateur” et son intervention de “grand baratin”. Éric Fruteau, en rigolant et visiblement à l’aise, a rétorqué : “Pourquoi tant de haine dans vos propos ?”. Et lui a conseillé, une bonne fois pour toute, “à faire le deuil de l’échec et à se mettre au travail”. Un grand moment ! Le budget primitif 2009 a été adopté à la majorité (3 contre) et les deux amendements présentés par l’opposition (50 € pour les contractuels communaux et subvention de 25 000 € en faveur de OCSA Léopards, de la JS Cressonnière et du Case Cressonnière) ont été rejetés.

Yves Mont-Rouge